La mer en automne
La mer en automne
Ce n’est plus la mer d’été,
Celle qui caresse,
Qui murmure en bleu-vert
Des refrains apaisants.
Non.
La mer d’octobre
Fait le gros dos sous le vent,
Gris argenté,
Changeante comme un ciel en colère.
Ses flots s’agitent,
Giflent les rochers
Avec la force d’un cri ancien,
Elle n’est plus douceur,
Elle est puissance,
Elle est mémoire,
Elle est corps vivant
Qui refuse l’oubli.
Et moi,
Face à elle,
Je me tiens debout,
Comme un rivage
Qui ne cède pas.
.
Ses vagues s’élèvent,
Se cabrent,
Se brisent,
Comme des bêtes indomptées
Contre les rochers figés.
Le ciel s’assombrit,
Argent taché de plomb,
Et le vent,
Ce vieux compagnon,
Hurle avec elle
Dans une danse sans fin.
Elle gronde,
Non pour effrayer,
Mais pour rappeler
Qu’elle est vivante
Chaque flot roule le sable,
Bousculent les galets,
Efface les empreintes
Et grave sa propre mémoire.
C’est une mer qui parle fort,
Qui refuse les silences polis,
Qui donne de la voix
Comme on donne du souffle
À ceux qui n’en ont plus.
Et moi,
Je l’écoute,
Je la laisse m’envahir,
Me gifler,
Me purifier.
Car dans sa fureur,
Il y a une vérité
Que l’été ne dit jamais.
Gabrielle. E.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 25 autres membres