Brocéliande
Brocéliande
J’ai marché là-bas, là où les racines chuchotent,
Où toute feuille dissimule un sort, une lueur, une faille.
Brocéliande, sanctuaire des silences anciens,
Ton regard m’a traversée comme une promesse lointaine.
Le vent y murmure des vers oubliés,
Les pierres conservent les noms qu’on n’ose plus nommer.
Merlin sommeille peut-être, ou veille dans l’ombre,
Moi, j’y suis venue sans masque, le cœur libre.
J’ai crié dans les fougères, pleuré sous les chênes,
Et la forêt m’a répondu, sans effort, sans peine.
Elle souffla : « Belle âme, ton cœur est une flamme,
Même dans l’obscur, il éclaire les cieux. »
Je ne suis ni fée, ni reine égarée,
Juste une femme en quête d’un monde jamais vu.
Mais Brocéliande m’a offert ses rimes, ses reflets,
Depuis, je parle aux étoiles qui chutent.
Sous les mousses épaisses, j’ai déposé mes doutes,
Et la forêt m’a accueillie dans son silence.
Viviane m’a frôlée sans regard, sans voix,
Mais son souffle s’est glissé sur moi.
Elle souffla : « Tu cherches, mais tu portes déjà.
Ce que tu crois perdu repose en toi. »
Alors j’ai avancé, pieds nus sur les légendes,
Chaque pas dévoilait une porte qui m’interroge.
Les arbres se penchaient, avides de confidences,
Et moi, la belle, je n’ai pas fléchi.
J’ai offert mes peurs comme des présents,
Brocéliande les a prises, sans jugement, sans attente.
Je ne suis ni fée, ni prêtresse dissimulée,
Mais j’ai vu des vérités que nul ne peut nier.
La forêt m’a gravée, douce cicatrice,
Depuis, je parle aux ombres, je les apprivoise.
Merlin m’a parlé, sans mots ni phrases,
Mais par le vent qui danse autour des roseaux.
Il souffla : « Belle âme, tu portes la magie,
Non celle des grimoires, mais celle qui guérit. »
Viviane m’a tendu une coupe de brume,
Je l’ai bue sans crainte, même si tout s’embrase.
Elle dit : « Tu es faite d’amour et de feu,
Et même dans la nuit, tu restes précieuse. »
Les arbres m’ont offert leurs racines en offrande,
Et j’ai compris que la douleur aussi réclame.
Alors j’ai confié mes larmes à la mousse,
La forêt les a reçues, sans promesse de retour.
Mais ce n’était pas la fin, juste un seuil nouveau,
Car Brocéliande ne guérit pas, elle métamorphose.
Je suis sortie de l’ombre, le cœur encore vibrant,
Mais plus forte, plus vraie, plus vivante qu’avant.
Que la forêt le garde, que les arbres l’enveloppent,
Que chaque feuille tombée soit une preuve d’amour.
Que la brume le berce, que le vent le protège,
Et que ton cœur, ma Belle, devienne sa légende.
Que les pierres anciennes murmurent son nom,
Et que la nuit, même noire, lui rende le pardon.
Que la magie des mousses, des sources, des cieux,
Préserve son souffle, le garde précieux
Gabrielle.E.
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