La pluie en colère
La pluie en colère
Elle s’abat, sans pardon, sans trêve,
Sur les toits, sur les rêves.
Fouette les vitres, griffe les murs,
Hurle aux cieux sa rage obscure.
Elle ne pleure plus — elle crie,
Déchire le ciel, l’ennui.
Chaque goutte est une gifle lancée,
Contre le monde trop bien dressé.
Les passants fuient, les portes claquent,
Mais elle s’en moque, elle attaque.
Elle veut laver, briser, refaire,
Écorcher l’air, ouvrir la mer.
Et dans son tumulte, elle délivre
Les âmes trop sages, trop ivres.
Elle est la danse des non-dits,
La voix des cœurs qu’on a trahis.
Puis, sans un mot, elle s’éloigne,
Laissant derrière elle une campagne
Où l’on respire enfin, à nouveau,
Sous un ciel lavé, presque beau.
Gabrielle. E.
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