Mon Imaginaire ... Gabrielle. E

Mon Imaginaire ...             Gabrielle. E

Désenchanteurs

Désenchanteurs

 

 

Au cœur d’une mère, coup fatal

Lorsqu’un quart de siècle fécond

Laisse un avenir désert

Où nulle tendresse ne répond

Sur le long chemin solitaire,

Lorsque le bilan comparé

Au compte de l’amour violenté,

Que les chérubins, du nid envolés,

Pour, vers d’autres cieux, enfanter.

Et puis toi ! Le fils d’adoption

Qu’au-delà des mers assassines

Dans le pays de tes racines

As porté, âme et ambitions.

Le silence discordant de l’aube grise

Renvoie l’écho des oiseaux querelleurs

En un bouquet strident et persifleur

A mes sombres pensées, s’harmonise.

Mais la mémoire parfois austère

Donn’ aux souvenirs clandestins

La saveur piquante des mystères.

 

Pour échapper à mon destin,

Je fuis Brocéliande vers Nérée,

Plonge au fond de ses oublis,

La servitude poignardée

De mon cœur affaibli

De cette terre, ton idéal,

Retrouves-tu la sérénité

Qu’auprès de moi, bien qu’imparfaite

J’eus le pouvoir de te donner ?

Seule, dans la brise océane

Riche de ses parfums salés,

Les bras vides, sans affection,

J’implore Mélusine et Morgane

De Merlin, hôtes appréciées,

De te prendre sous protection

Comme un rite, une fête.

A l’empreinte de la tendresse

Qu’en souvenir, tu m’as laissée,

J’accroche l’espoir de la jeunesse

Pour voir fleurir le passé.

 

Mon petit prince. Oh ! Mon enfant

Combien je voudrai te serrer,

Voir ton sourire triomphant

Sous mes baisers, se dessiner.

Oh ! Combien je voudrai te dire

Comme ta voix manque à ma peine

Sur les chemins de tes rires

Ma force fuit, tant elle est vaine.

Et toi ! Tu es toujours là-bas !

Ce là-bas que je hais déjà.

Je tourne vers le ciel clair

La pluie de mon âme qu’il faut taire,

Je souffle à l’eau qui nous sépare,

De ton prénom, l’exquis murmure.

L’onde le porte comme un étendard,

Echo secret de ma gageüre.

De ce littoral où les pas

Me conduisent à la solitude

J’évoque, avec sollicitude,

La douce étreinte de tes bras.

 

Déjà, les turquoises de tes yeux

Se mêlent à la langueur marine,

M’envoyant le reflet soyeux

De la candeur tendre et mutine

Du gracieux réveil de l’enfance

Où la caresse de ton regard

Ombre les plaies de tes absences

Et bouleverse mon cœur hagard.

Alors, les oiseaux persifleurs

Renvoient, de mes tristes pensées

L’écho discordant et moqueur

Des souvenirs désenchantés.

 

 

Gabrielle. E.



10/03/2016
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