Dix ans ! Dix ans déjà d'existence éteinte. Brève aventure, l'instant d'une vie qui se poursuit Partage d'ombre lumière en demi teinte, Me garde la trace des souvenirs enfouis, Loin des folles étreintes.
Fantasque Magie Noire, douce magie d'été, Ainsi m'as-tu baptisée, aujourd'hui dix ans. Une éternité que je ne peux oublier Dans l'espoir, la fantaisie, les affres, les tourments. Rien ne t'a effacé !
Une caresse, un mot, un geste, un parfum Rappellent à mon âme dans le silence bruyant La fascinante passion, dans le clair matin, De deux corps épanouis, heureux et insouciants Comme un songe opportun.
Dix ans de béate solitude entourée. Tant de mains qui se tendent sans jamais me retenir, Ne pas t'atteindre, te désirer, toi, mon aimé Souffrir jusqu'à l'intolérance du souvenir, S'évanouir en fumée.
Si près et si loin, je, pour ne pas te perdre, Vis dans un brouillard lumineux, prisme affectueux Mais je préfère la nuit, douloureuse, inerte, Riche de mon passé présent, délit tortueux Au hasard de ma perte.
A sa voûte, le crépuscule accroche ses lumières La voie étoilée scintille au cœur de la nuit, Chassant enfin la monotonie familière, Et l'ombre s'étend, rusée, au clair de mes nuits Qu'embellissent mes chimères
extrait du recueil Imaginaire |