Mon Imaginaire ... Gabrielle. E

Paysage hivernal

Pâleur lunaire d’un cours d’eau engagé,

Long serpent argenté.

Au flanc de la colline, un petit village niché

Sommeille encor dans le glacial mutisme ouaté.

Dépouillés de leurs verts attraits

Les grands arbres squelettiques des forêts

En demi-couronne, tendent comme des assoiffés

Leurs branches décharnées en un appel désespéré,

Désertés par les oiseaux, les animaux hibernants

Dans des terriers bien chauds aux creux des taillis,

Les fourrés, les champs, les semis

S’endorment sous un long manteau blanc.

Un ciel bas, gris perle,

Un silence cotonneux,

Au loin ne chante plus le merle

Dans ce paysage neigeux.

Tourbillonnants, voltigent dans une excessive lenteur

De légers flocons,  doucement déposent

Un souple voile, recouvrant la misère et les choses

D’une fantasmagorique pureté de blancheur.

Gabrielle. E.