Eternel tourment
Eternel tourment
Dans la clarté lumineuse du soleil levant, doucement la nature s’éveille, enchanteresse.
Le gai pinson et le merle moqueur sautillent de branche en branche. Les derniers trémolos du rossignol emplissent l’air vibrant de ses chants d’amour.
Les fleurs ploient délicatement leurs courbes gracieuses sous la brise parfumée, s’abandonnant, lascive, au butinage frivole d’un bouquet coloré de papillons.
Caresse et volupté légère d’un bonheur paisible.
Béat de ce doux enchantement, le ciel rosit de plaisir, laissant enfin le jour lever le voile de nuit sur une aube nouvelle.
Là, au milieu de ces trésors naturels, couchée sur l’herbe tendre, la face offerte à la chaleur des premiers rayons, le corps alangui par tant de beauté secrète, une femme repose, obsédée par le souvenir de l’amant qui l’a délaissée.
De souffrance traversée, mobile, son visage joue d’ombre et de lumière,
Jalonnant de sourds gémissements plaintifs le cours imaginaire de sa rêverie.
« Par la lumière attiré,
Le papillon se brûle les ailes.
Tu es cette clarté
Source éternelle.
Tu es jouissance de déraison
Comme cette dent qui fait mal
Et que de la langue, on taquine
L’agaçant de mille façons.
Souffrance savoureuse et banale,
Lancinante et mesquine.
Tu es l’épine venimeuse
Incrustée dans la main tendue
Distillant son poison lentement.
Je reviens, tremblante et peureuse,
Sans cesse vers le bûcher défendu
Où je m’enflamme et souffre profondément,
Aimantée par ta puissante attirance.
Je ne peux me passer
De ta douloureuse présence »
Blessée, elle ne peut fuir le songe qui la hante, faisant paraître les êtres qui la côtoient, étranges et pâles fantômes aux traits de marbre.
Gabrielle. E.
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