Seule sur la plage, je rêve Les pieds dans le sable Le cœur dans le vague, je crève Ma retraite implacable.
Je regarde ce soleil Impatient, dans l’eau se mirer. Une guêpe vient me titiller, Un trille tient ma veille.
Bienfaisante ondée Du ciel a nettoyé Ses troupeaux moutonneux Et laisse un relent poissonneux.
Au loin, un pêcheur jette, A la mer, son lancer et guette Le poisson qui tarde à venir Vers d’autres devenirs.
Incessant, le ressac des vagues,
A l’assaut des rochers De ma solitude chavirée, Dégénère mon cœur qui divague.
A l’horizon se noie, Dans les profondeurs sous-marines, Le soleil qu’assassine Mon âme sans émoi
Car ton absence intensifie Le crépuscule de mon envie Et la plage de ma nostalgie De passants est ravie
Au rythme régulier des vagues Que meut par instant leur drague. Délaissée, mon âme solitaire De peu, saura se satisfaire.
Et l’astre lumineux poudroie De pourpre et d’or les Abysses Ton absence encore accroît L’abandon où je me glisse.
La brume enfin se lève et voile De rose le contour des choses, Estompe l’horizon idéal Où mes regards se posent.
La fraîcheur règne et apaise Ce feu intense, cette braise Qui se consume en moi Pour mon désir violent de toi
extrait du recueil Imaginaire
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